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lures de leurs arbres renversés. Un oiseau s’envola d’un buisson ; des papillons voltigeaient avec leurs ailes de soie endormie, gris et roses, certains jaunes comme de l’or. Hermagore tâta la somme qu’il portait dans une sacoche de toile et se remit en route. Le crépuscule vint, et chaque soir le marcheur recomptait son humble trésor.

A la fin d’un jour où il avait parcouru de molles prairies, Hermagore aperçut des forêts. Elles barraient tout l’horizon de leur ligne massive : à l’intérieur c’étaient de longues ténèbres, des espaces de silence ; parfois la futaie paraissait finir et s’élaguer en orée ; alors il se mettait à courir, mais le bois recommençait en contrebas de quelque ravin dont la crête et les arbres en interstices sur le ciel avaient simulé cette éclaircie d’où l’on dominait la continuation, au loin, de cimes ondulantes.

Longtemps, en ces solitudes, Hermagore n’entendit que le vent, mais un jour il reconnut des échos qui se renvoyaient le bruit d’une hache, et, s’étant orienté, il rencontra des bûcherons qui abattaient des hêtres ; plus loin il vit fumer un toit, et il aperçut enfin la terre qu’il avait