Page:Régnier - L’Illusion héroïque de Tito Bassi, 1917.djvu/75

Cette page a été validée par deux contributeurs.

reur de la foule. Ces souvenirs qui se pressaient à mon esprit étaient si affreux que j’avais peine à me tenir debout et que je me sentais sur le point de tomber en faiblesse, tandis que, les yeux gros de larmes, je contemplais le hideux carlin que sa maîtresse avait posé sur le sol et qui s’étirait, tout en laissant pendre de sa gueule baveuse une langue pareille à une petite flammèche. Eh quoi, me disais-je, cette misérable bestiole puante valait-elle donc de coûter la vie à deux bons chrétiens ? Quoi, c’était pour ce chétif animal que mes parents étaient morts, pour ce vilain magot de Perlino qui, sans vergogne, levait la patte contre le pied du fauteuil et y pissait laborieusement et copieusement.

Cette impression fut si forte qu’elle m’empêcha de répondre aux propos obligeants que m’adressait le Comte. Tout en considérant avec complaisance l’incontinent Perlino à qui l’abbé présentait de menues friandises, le