une assez forte somme d’argent, Pierina fut d’abord fort contente. Elle la vit tout de suite convertie en robes et en parures, mais, lorsque je lui eus dit l’usage auquel elle était destinée, elle se rembrunit singulièrement. L’idée que je renonçasse au théâtre pour mener une vie sédentaire ne lui agréait nullement. Pierina avait pris goût à notre existence vagabonde et elle ne se souciait guère d’en changer. Elle y trouvait un champ toujours renouvelé et propice à l’exercice de ses coquetteries auxquelles la diversité des lieux et des personnes était singulièrement favorable. Elle me laissa donc entendre clairement que les écus des Vallarciero serviraient à toute autre chose qu’à m’affranchir d’un métier exécré et que je n’eusse point à me bercer de vains espoirs. Quant au voyage de Vicence, elle prétendait bien y prendre part, et elle s’en promettait beaucoup de plaisir.
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