mon destin malencontreux. Ce gros pâté, dans lequel je tenais tout entier, était vraiment comme mon tombeau. C’était là que gisait le pauvre Tito Bassi et ses rêveries d’aventures et de gloire. C’était là qu’il gisait, ce Tito Bassi qui avait rêvé d’incarner les grandes figures de la tragédie en leur prêtant sa voix et son geste. Hélas, c’était du flanc de ce pâté de carton, que, le couvercle soulevé, il allait sortir sous le bâton, César mort-né du Théâtre Olympique, pour devenir à jamais, sacré par les gourdins et les taloches, le bouffon Scarabellin !
Les applaudissements qui saluèrent ma sortie du pâté me déchirèrent le cœur, tandis que la bastonnade me caressait l’échine. À ce contact, j’éprouvais un affreux sentiment d’humiliation à laquelle se mêlait un sursaut de révolte. Sous le fard qui la couvrait, un flot de sang empourpra ma joue. Mes poings se serrèrent avec violence. Je fus au moment