parades, car c’était de ces spectacles que le public bergamasque se montrait le plus friand et la pièce à laquelle je devais prendre part avait pour titre : le Pâté enchanté. Je devais y tenir le rôle d’un valet gourmand et fripon. Au dénouement, je sortais des flancs du pâté où l’on m’avait enfermé et je recevais des mains d’Arlequin, de Brighella et de Pantalon une magistrale bastonnade.
Je ne vous dirai pas les réflexions que je fis durant que j’étais enfermé dans la croûte de carton et que j’attendais l’instant d’offrir mon dos aux gourdins qui devaient y retomber en cadence. Les spectateurs qu’allaient réjouir, tour à l’heure, mes gambades, mes contorsions et mes grimaces eussent certainement pris pitié de moi s’ils avaient pu deviner l’amertume de mes pensées. Ah ! que je me sentais donc piteux et misérable ! Les larmes coulaient sur mon visage fardé pendant que je me lamentais une dernière fois sur