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sables, l’une chez Jacques de Bergy, l’autre chez M. Feller. En revenant, il doit prendre des nouvelles d’Antoine Hurtin, qui est de nouveau assez malade. Peut-être tentera-t-il de dire un mot, en passant, au docteur Tullier, dont c’est le jour de consultation.

C’est aussi une espèce de consultation que Julien doit donner à Jacques de Bergy et à M. Feller. Pour la première fois de sa vie, Jacques de Bergy est vraiment amoureux, mais, cette fois, il ne s’agit plus d’une « indépendante ». La chose est infiniment plus sérieuse et ne finira pas par une fugue de six semaines vers la Côte d’Azur. Non, Bergy ne pense plus guère à appliquer ses théories sur l’amour. Il aime, et il aime une jeune fille, et cette jeune fille est Mlle Germaine Tullier, la charmante nièce du docteur. Bergy en est fort épris et le voilà devenu, du coup, timide comme un collégien. Le docteur l’épouvante, et c’est Julien qui s’est chargé de faire les ouvertures d’usage. Quant à M. Feller, son cas est plus curieux encore. Lui aussi veut épouser, mais son choix s’est porté sur une petite modiste du quartier de l’Odéon, qui habite une chambre dans la maison de la rue de Condé. M. Feller a fait sa connaissance dans l’escalier. Il pourrait être son grand-père, mais il n’en a pas moins offert à Mlle Lucile Lupin, — c’est le nom de l’héroïne de ce roman comique, — de devenir, pour de bon, Mme Feller. La raison qu’il donne de l’insigne folie qu’il veut commettre est que Mlle Lucile Lupin, quoique née rue des Quatre-