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FIGURES ET CARACTÈRES 315



geants et leur désir d’admiration, s’il est déçu, se

change vite en rancune, Or, il arriva que l'Art Parnassien, en 1885, ne répondait plus guère aux aspirations secrètes de la jeunesse littéraire d'alors, de celle qui résistait d’instinct au naturalisme et était impatiente d’y opposer quelque chose de nouveau. De là, peut-être, une certaine injustice juvénile qui lui fit répudier trop catégoriquement l’École précédente. Le réel mérite des poètes parnassiens lui fut moins visible que leurs défauts. Notre critique fut âpre et outrancière, mais elle ne fut point exclusive. Elle eut des admirations dans le Parnasse même. Je ne parle de Baudelaire, si aimé pour son étrange génie plein de prévisions mystérieuses, mais Léon Dierx, mais José Maria de Heredia. L'accueil exceptionnel fait aux Trophées le marque surabondamment. Les Trophées furent entre les Symbolistes et les Parnassiens ce que furent à peu près les Bucoliques d'André Chénier entre les Classiques et les Romantiques, le lien entre deux poésies.

Outre Baudelaire, Dierx et Heredia, trois hommes existaient dont l’œuvre, isolée dans la Littérature contemporaine, proposait un principe de nouveauté. C’étaient Villiers de l’Isle-Adam, Stéphane Mallarmé et Paul Verlaine.

Villiers de l’Isle-Adam était un mélangé surpre-