STÉPHANE MALLARMÉ
Les figures familières à notre admiration disparaissent une à une. Ces morts nous affligent, chacune selon qu’une parenté intellectuelle plus ou moins proche nous lie à ceux qui ne sont plus. Il y a des pertes directes
ou collatérales en art comme dans la vie. Hugo, qui tenait en poésie la place d’un aïeul, y laisse à jamais un vide ancestral. La paternité
sévère de Leconte de Lisle ne fit-elle pas sentir son autorité à toute
une époque des lettres françaises ? Avec Verlaine, plus fraternel,
nous manque une sorte de camarade ; nous entendons encore,
sur les routes du souvenir, le bruit de son bâton de pèlerin
et de ses sandales franciscaines. Certains ont passé plus loin de nous
Barbey d’Aurevilly et Villiers de l’Isle-Adam
reposent côte à côté dans nos mémoires sous leurs dalles blasonnées. Saluons
leurs monuments romantiques. Une autre tombe inattendue nous appelle
à un deuil nouveau.
Aujourd’hui, disparaît, par surprise, un des