Une rue étroite et silencieuse, au petit pavé pointu. Un haut portail franchi, nous entrons dans une vaste salle sous la voûte arrondie d’une coupole. Des bandes de pierre noires et blanches alternent sur les murailles. Au centre du lieu un bassin d’eau vive. Ce bassin est un abreuvoir où l’on faisait boire les chevaux, car nous sommes dans un ancien khan, ou un de ces caravansérails où s’abritaient les voyageurs, où ils remisaient leurs marchandises en attendant de reprendre leur route sous l’œil protecteur d’Allah.
Damas traversé, la voiture s’arrête à une de ses portes. Nous descendons dans un bruit assourdissant de marteaux, car c’est ici le quartier des batteurs de cuivre. Damas n’a plus ses armuriers d’autrefois qui damasquinaient de nielles d’or l’acier des lames et couvraient d’arabesques les coiffes d’acier des turbans de guerre et l’orbe des boucliers sarrazins, et cependant Damas martelle toujours à tour de bras. Nous suivons un chemin poussiéreux où s’incrustent encore dans le sol des traces d’ornières et nous longeons un vieux mur romain que renfle çà et là l’avancée d’un