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mystérieuse Balkis, maintenant, grâce à la vedette du Vautour, en sûreté. A-t-elle jamais été en grand péril et n’y a-t-il pas là un peu de mise en scène, de comédie, un ressouvenir, peut-être à demi inconscient, de l’époque d’Azyiadé ?




Nous sommes allés assister à la cérémonie du Selamlik. Le vendredi le Sultan sort d’Yldiz-Kiosk et se rend à la mosquée voisine pour y faire la prière. Allah le protège, mais il prend aussi ses précautions. Sur la petite terrasse où nous sommes placés la police fait bonne garde. La courte avenue en pente qui mène du Palais à la mosquée est bordée de zouaves albanais, à mines farouches. Soudain la porte du Palais s’ouvre et un landau attelé de deux chevaux apparaît. Au fond est assis le Sultan Abdul Hamid. Courbé, les mains appuyées au pommeau d’un sabre, longue figure sombre, œil inquiet, barbe grise, je l’aperçois, sous le sceau rouge du fez, passant dans une rude et rauque acclamation, le « hioc-hioc » poussé en vivat par les soldats. Dans la cour de la mosquée où il est entré stationnent, leurs volets de bois strictement