Page:Régnier - 1914-1916, poésies, 1918.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA LYRE


à Gabriele d’Annunsio.


Que l’éclaire l’aurore ou que la nuit le voile,
Vigilant, haut et prêt au combat meurtrier
Dont il guette sans peur le péril familier
Venu vers lui de par delà la mer sans voile,

Le fier oiseau de feu, de métal et de toile,
En son vol sûr qui porte un poète guerrier
Par la gloire aujourd’hui ceint d’un double laurier,
Rôde au ciel dangereux où ne luit nulle étoile.