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1915


« J’écoute de nouveau la source qui murmure,
L’oiseau léger qui chante en s’envolant là-bas,
Les mille bruits confus de la futaie obscure
Et le son de ma voix et l’écho de mon pas.

« De vieux rêves perdus au fond de ma mémoire
Reviennent doucement planer autour de moi,
Et je puis regarder la nuit profonde et noire
Sans y sentir rôder la Mort au rire froid ;

« Mais qu’ait été mon front frôlé de sa grande aile,
Il m’en reste un orgueil dans l’âme et dans l’esprit
Et la vie à jamais me semblera plus belle
De tout ce qu’a souffert mon corps endolori.