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ÉPISODES

Dont les charmes sont les sourires enfantins
Et leurs parures de joyaux et leurs yeux teints
Du fard de quelque mode invincible et barbare
Mais dont toujours la Loi cruelle nous sépare !
Ce songe d’une Fête vague dans un soir
Empli d’ailes mouvant des parfums d’encensoir
Et d’Anges blancs, porteurs de palmes et d’épées,
Droits en l’étoilement de leurs robes drapées,
En ce cri d’Hosannah s’achève pour jamais…

L’écho vibre de tes paroles et tu mets
Entre mes mains tes mains à qui nul ne résiste
Pour qu’à tes doigts l’anneau d’argent où l’améthyste
Enchâsse son éclat vespéral et fané
Atteste l’éternel amour qui s’est donné
À toi, l’Élue, en ce rite d’Épithalame,
À toi qui veux de mon amour et sais mon âme
Et crois à ce serment qui pleure à tes genoux,
Épris de l’or mystérieux des bandeaux roux
De ton front parfumé d’un miel de chevelure
Où l’arôme des fleurs se mêle à la brûlure
Des blonds soleils sombres au delà de la Mer,
Et de ta bouche lasse encor d’un sort amer