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LES MAINS BELLES ET JUSTES

Attestant la blancheur native des chairs mates
Les mains, les douces mains qui n’ont jamais filé,
Hors des manches sortaient le blanc charme annelé
De bagues, de leurs doigts, tresseurs des longues nattes.

Mains, vous cueillerez au bord des fleuves calmes
Les grands lis de la rive et les roseaux du bord,
Et sur le mont voisin vous choisirez encor
La paix des oliviers et la gloire des palmes ;

Ô Mains, vous puiserez à la berge des fleuves
Pour laver sur les fronts l’originel méfait
Le trésor baptismal de l’eau sainte qui fait
S’agenouiller le lin pieux des robes neuves ;