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L’appareil varié des riches artifices,
Étoffes, fards, bijoux, sourires, tu les as !
Mais les robes sont d’un tel poids à ton corps las
Qu’elles glissent au nu de tes épaules lisses ;

Comme un couchant de flamme au froid des horizons
Transfigurant la plaine où gisent les scories,
Le fard posé ravive à tes lèvres meurtries
Le jeu de leur sourire et de tes pâmoisons ;

Et l’étoile de diamants aux pendeloques
De tes oreilles a, sur tes nuits équivoques,
Lui comme sur mes soirs de mal les astres vrais ;

Et cette lassitude égale nous convie
À joindre nos destins douloureux et navrés…
Vous qui savez si bien les hontes de la Vie.