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ÉPISODES




Le double pas marqué sur l’herbe du matin
N’indique plus la trace où pesa leur foulure ;
Le rire glorieux dans l’écho s’est éteint :
Ô tout l’évanoui de cette chevelure !
Ô le premier aveu du Passant enfantin !

Au ciel d’or vespéral strié du sang d’un astre
Agonisant sa mort à la face du soir
Quel amour en péril va rire son désastre ?
La source froide et lisse est comme un marbre noir
De sépulcre parmi le gazon qui l’encastre.....

Le ciel qui fut d’un ocre triste est violet,
Foyer mort et marais de cendres et de fange
Qu’éparpille au passer l’aile d’un vent muet,
Et le verger d’ombre équivoque en l’heure étrange
S’alourdit d’un parfum de fièvre et de fruit blet ;