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Nul ne sait si promis à quelque exil farouche,
Héros maudit de son règne déshérité,
D’astre annonciateur d’une nativité
N’a pas brillé jadis sa puérile couche ;

Et la conque où s’éveille aux gammes de sa bouche
Le progressif écho d’une sonorité
Garde au contact de son pur souffle ébruité
Un peu du rose de la lèvre qui la touche ;

Il rayonne à son front des vols d’abeilles d’ors.
Au poids de son talon résonnent des trésors
Enfouis en l’horreur de cette solitude

Où sa flèche tua les Oiseaux voyageurs,
Et quand sa vierge chair pour le bain se dénude
L’aube d’un sang royal y montre ses rougeurs.