À leurs mains maniant des éventails de plumes
Prises à l’aile en feu des oiseaux d’outre-mer,
À leurs pieds qui courbaient les patins d’argent clair,
À leurs chevaux nattés de perles, nous voulûmes,
Émus d’un grand émoi suprême et puéril,
Forts du timide amour qui rêve des revanches,
Nouer les nœuds de guirlandes de roses blanches.
Que le sang de nos doigts pourprerait d’un Avril ;
Mais aux poignets sertis des Belles souriantes
Tous les liens de fleurs défleurirent leur poids,
Et les Oiseaux qu’au poing portaient les Enfants-Rois
Nous éblouirent d’un vol d’ailes effrayantes ;
Et les Princesses fabuleuses aux yeux doux
Fuirent avec leurs fous et leurs bouffons hilares
Aux Nefs de parade qui larguaient leurs amarres
D’un or fin et tressé comme des cheveux roux.
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