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LUX

C’était l’aube d’un jour de gaîtés et de rondes
En la clarté rieuse et rose des matins
Où le Printemps s’échappe à ses exils lointains
Pour d’un rire éveiller le sommeil des vieux mondes,

C’était l’aube d’un jour de joie et d’allégresse
Dans l’azur rajeuni de l’Orient charmé,
C’était l’effeuillement des couronnes de Mai,
La moisson douce et la vendange sans ivresse,

De simples fleurs que se paraient les chevelures
Et non plus de l’orgueil d’un pampre rougissant,
Ce n’était pas l’orgie équivoque et le sang
Des grappes ni sa pourpre chaude et leurs souillures