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XV

L’antique Mort aux pas légers d’adolescente
La robe d’hyacinthe et la fleur et la faulx
Et les parures de roses et de métaux,
Trésors de l’antre noir, du ciel et de la sente

Le visage parmi l’aurore florescente
Est pâle comme la lune au-dessus des flots ;
Ses pas mystérieux ont des douceurs d’échos
Et sa venue est le retour de quelque absente.

L’herbe épaisse est la mer viride où nous sombrons,
L’herbe longue se greffe aux cheveux de nos fronts,
Les cailloux mêleront nos os à leur poussière.

Et voici qu’apparaît de l’ombre, indifférente
À meurtrir ce Destin doux à sa meurtrière,
L’antique Mort aux pieds hardis de conquérante.