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XIV

Le fleuve a recouvert la berge et, par les plaines,
Roule en ses flots grossis les fleurs des vieux Étés
Et les bouquets du haut des terrasses jetés
Par l’ennui qui s’accoude aux Villas riveraines ;

Les feuilles ont jonché le bassin des fontaines
Où les arbres du parc miraient leurs soirs fêtés
De lanternes, les soirs d’idylliques gaités
Dont l’écho vibre encor après tant de semaines.

Comme une barque où sont de bons musiciens
Sous un tendelet pourpre et des femmes parées
Jetant des fleurs, là-bas, mes Rêves anciens

S’en vont à la dérive au gré des eaux marbrées
Vers le Soleil couché des jours étésiens
Par delà le vieux pont aux neuf arches cintrées.