Sacre d’un soir élu pour l’offrande farouche
Du fabuleux bûcher où le Héros se couche
Et se consume, nom et cendre pour la mort !
Des grands soirs éperdus de vogues et de voiles
Où souffle un vent marin pour de folles dérives
Vers les Pays de Conte et vers d’autres Étoiles
Que double leur mirage aux lagunes des rives
Rien ne reste sinon la mémoire sonore
Et vague que la Mer en perpétue encore
Évanouis en écumes les vains sillages !
Et mort le charme aussi des jardins et des plages…
La marée agressive a noyé les Sirènes
Et le flot a roulé leurs corps de blondes femmes
Chanteuses du vieil amour aux terres lointaines,
Et le vent ne sait plus qu’il a brisé les rames
Ni l’écueil émergé qu’il troua les carènes
Des galères qui rapportaient des Hespérides
L’amas des Pommes parmi la Toison magique
Conquise ailleurs par un Héros de notre équipe.
Par la blessure ouverte aux flancs des nefs splendides
La cale — où sommeillait le labeur des dangers :
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