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Selon les jeux divers du couchant, vers la Mer
Où mourut la splendeur d’un soir en pierreries,
Notre âme s’exalta de Rêves et de Vies
Belles selon l’orgueil de l’Être et de la Chair ;

N’avons-nous pas conquis aux Terres d’or célestes
Ces lambeaux de nuée en flocons de toisons ?
Le sang de l’Hydre morte aviva les tisons
Du bûcher fabuleux où brûlèrent nos restes ;

Et l’ombre cinéraire en le ciel envahi
Drape un linceul de nuit sur le vaillant trahi
Que pleure un rite nuptial de Choéphores,

Et le vent qui travaille en l’ombre à l’œuvre obscur
Vide le mausolée et les urnes sonores
Des cendres pour qu’en naisse le Printemps futur.