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REGISTRES
DES
MESTIERS ET MARCHANDISES
DE LA VILLE DE PARIS.


Ci commencent li establissement des mestiers de Paris.

ESTIENNE BOILIAUE[1], garde de la prevosté de Paris, à toz les bourgois et à touz les résidens de Paris, et à touz ceus qui dedens les bornes de cel meisme liu venront, as quex ce apartendra, saluz.

Pour ce que nous avons veu à Paris en nostre tans mout de plais, de contens par la delloial envie qui est mère de plais et deffernée[2] convoitise qui gaste soy-meime, et par le non sens as jones et as poisachans[3], entre les estranges gens et ceus de la vile, qui aucun mestier usent et hantent, pour la reson de ce qu’il avoient vendu as estranges aucunes choses de leur mestier qui n’estoient pas si bones ne

  1. C’est ainsi que le nom est écrit dans tous les manuscrits, et non Boilève, comme écrivent quelques auteurs modernes ; le mot ève, quoique signifiant la même chose que eau, n’est point employé dans ces statuts. A la marge du Ms. B on lit cette note ancienne : « Anno M. CC. LIIIJ° effectus est ppoĩtus par. Dñs Stephanus Boileaue m. pz. p. cronicas. »
  2. Une note récente, mise en marge du Ms. B , porte deffrénée.
  3. Par le défaut de jugement de la part des jeunes et des ignorans. Poisachans vient de poi, peu, et sachans.