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rué Cassette, et en ce passage Saint-Benoit, proche Saint-Germain-des-Prés, encore tout plein du souvenir des romantiques de 1830.

Le dîner émigra ensuite de l’autre côté de l’eau, au restaurant des Mille-Colonnes, rue Montpensier, puis revint à son point de départ, changeant souvent de gîte, aux confins du quartier latin et du faubourg Saint-Germain. Il n’avait pas de dénomination au début ; il faillit s’appeler le « Dîner des Cygnes », grâce à l’inspiration d’une de nos amies, la belle Léda, que, plus que toute autre, nous aimions à retrouver parmi nous.

Alors surgit son titre définitif : « Dîner des Vilains Bonshommes. »

Tout passe. Vers 1874, de nouveaux venus en firent le « Dîner des Sansonnets », vague jeu de mots qui ne réussit pas à prolonger de beaucoup son existence.

Dans ses beaux jours, il avait compté parmi ses convives ordinaires ou accidentels des poètes et des artistes tels que : Théodore de Banville, François Coppée, José Maria de Hérédia, Léon Dierx, Ernest d’Hervilly, Armand Silvestre, Albert Mérat, Léon Valade, Camille Pelletan, André Lemoyne, Jules Soury, André Theuriet, Émile Blémont, Duvauchel, Armand d’Artois, Antony Valabrègue, Charles de Sivry, Cabaner, Arthur Rimbaud, Georges Lafenestre, Gustave Pradelle, Philippe Burty, les deux Cambon, les trois Cros : Antoine, Charles et Henri, Fantin-Latour, Étienne Carjat, André Gill, Saint-Saëns, Solon,

Alphonse Hirsch, Gabriel Marc, Jean Aicard, Bracque-

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