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L’ÂME JAPONAISE
ET LE JAPON DE M. PIERRE LOTI




Ô tez-moi ces magots » disait Louis XIV, en touchant dédaigneusement de sa canne quelques-uns de ces superbes tableaux de l’école hollandaise, qui sont la gloire des musées de nos jours. Et voilà qu’un fameux littérateur français vient nous donner la preuve, dans ses écrits sur le Japon, d’une incompétence égale à celle du grand roi — avec la même superbe.

Sans doute cette incompétence n’apparaît pas à tous les yeux l’éclat du style, le charme des descriptions, voilent, en plus d’un endroit, la rancœur et les préventions de l’auteur, de sorte que l’impression produite sur le lecteur superficiel n’est, en somme, pas trop mauvaise.

Il n’en va pas de même pour qui connait bien le pays, et l’indignation de tous ceux, qui ont le culte de la beauté, sous quelque latitude qu’elle se rencontre, peut se comparer à celle qu’éprouverait un bon chrétien à la lecture d’une « interview » avec Dieu le père — si une telle aventure était possible.