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et très gai, avec un peu l’air de se moquer des gens.

Oyouki passe aux yeux de Pierre pour la fille de nos propriétaires, qui occupent le rez-de-chaussée de la maison. Elle est venue habiter avec eux, c’est comme si elle était en visite chez moi, et cet arrangement m’évite des explications inutiles. Je ne sais pas pourquoi aussi il s’est imaginé que ma mère n’est que ma belle-mère… Ces détails sont sans importance et je ne m’y attarde pas.



4 Août. — La nuit, nous sommes tourmentés par les insectes ailés ; la lumière des lampes, qui brûlent auprès de Benten, les attire dans notre chambre, et je fais tout ce que je peux pour les chasser. Je les supporterais bien, y étant habituée — ils sont même quelquefois très jolis à voir voltiger autour de la moustiquaire — mais je veux calmer Pierre que ces bestioles irritent.

Je m’aperçois que bien des choses lui déplaisent et je ne saurais dire si rien de ce qui nous entoure l’intéresse. Je commence à en éprouver un profond malaise…



10 Août. — Je n’osais pas me l’avouer ; il s’ennuie. C’est un grand chagrin pour moi qui n’ai cessé de me mettre à ses pieds et de lui offrir le meilleur de moi, ainsi que cela se doit d’ailleurs. Hélas, nous ne nous