Page:Régamey - Le Cahier rose de Mme Chrysanthème, 1894.pdf/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.







DÉDICACE :




À ma bien chère Marraine,
la Comtesse MATSOUKATA
ambassadrice à Paris



Vous étiez indulgente et bonne pour votre petite Chrysanthème, et si douce, au temps mille fois béni où, toute jeune, elle était votre humble servante.

Par votre exemple, autant que par vos leçons, vous m’avez appris la docilité, premier devoir de la femme, le plus apprécié de ses charmes.

Hélas, je ne suis plus une enfant, j’ai vingt ans, et mon expérience de la vie est déjà très rude.

Avec la sincérité que vous me connaissez, j’ai retracé pour vous seule, au jour le jour, les évènements qui ont rempli une phase poignante de mon existence et je vous dédie sans crainte ce petit cahier que j’ai arrosé souvent de mes larmes.

Je n’ai pas un instant essayé de lutter contre le destin, contre l’entraînement de mon cœur. J’ai voulu bien faire ; si je n’ai pas réussi, vous au moins ne me tiendrez pas rigueur, j’en suis certaine.

J’ai sous mon oreiller, dans le tiroir du makoura, une photographie, c’est un instantané pris à la dérobée par