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nous destinons aux peuplades du continent noir, et, dans ces deux cas, le même mépris pour le destinataire préside à l’envoi.

Malgré tout, l’âme japonaise n’est pas morte — hypnotisée par la puissance occidentale, elle n’est encore qu’en léthargie — elle se ressaisira un jour.



Le Japon, qui compte en France des admirateurs passionnés, n’avait point encore rencontré, parmi ses très rares détracteurs, un personnage de la taille de M. Pierre Loti.

Officier de marine littérateur — et quel — peintre miniaturiste, d’une grâce féminine, décorateur d’éventails pour le grand monde, il est écouté et on le croit sur parole, quelles que soient les variations qu’il lui plaise de broder sur des sujets entrevus. Cependant l’observation d’escale a ses périls et prête à bien des défaillances.

La déception sentimentale qui nous est confessée dans « Madame Chrysanthème » n’est peut-être pas étrangère non plus aux allures méprisantes qu’affiche libéralement, pour ce pays si beau, et pour ses habitants, l’historiographe patenté des faciles beautés exotiques.

Oh ! il les traite durement ces pauvres Japonais ! Ils ont pourtant un droit incontestable à l’estime des peuples.[1]

  1. In the days before Japanese ideas become know to Europe people there used to consider it essential to have the patterns on plate, cushions and what not, arranged with geometrical accuracy. It on the right hand there was a cupid looking to the left, then on the left hand there must be a cupid of exactly the same size looking to the right, and the chief feature of the design was invariably in the exact centre. The Japanese artisan-artist have