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par la facilité qu’il a de les remplacer. Ôtez cette facilité, et son intérêt le force à bien nourrir, à bien traiter ses esclaves, à favoriser leur population.

C’est donc vers cette loi que nous devons tourner sans cesse les yeux de nos législateurs. — L’abolition de la traite rendra heureux tout-à-la-fois, et les Africains libres, et les noirs esclaves.

Si des considérations politiques vous empêchent de porter ce coup à la traite, au moins hâtez-vous, par quelques réglemens, d’adoucir ces loix de sang ; hâtez-vous d’effrayer les monstres qui seroient tentés d’imiter Mainguy.

C’est une affligeante réflexion, mais l’histoire de ce qui se passe maintenant dans ces îles, n’en offre que trop de preuves ; l’esprit de liberté qui s’y déploie, n’a servi qu’à serrer plus fortement les fers des esclaves, qu’à exercer des cruautés arbitraires au nom de la loi.

Peut-être nos prières, nos instances seront encore une fois impuissantes. — Les esprits ne sont pas peut-être ouverts à la conviction ; la terreur n’est peut-être pas bannie des âmes ; on craint peut-être encore d’être humain !

Notre conscience n’a point écouté ces calculs ; un forfait affreux nous a été révélé ; notre de-