à refaire à neuf. Vous avez mal commencé, parce que vous avez, dès le début, méprisé tout ce qui vous appartenait. Vous avez commencé votre commerce, sans capitaux. Si les dernières générations de votre pays vous paraissaient trop peu illustres, vous auriez pu, en vous dispensant d’en tenir compte, remonter à une génération plus reculée. À l’aide d’une pieuse prédilection pour ces ancêtres, vos imaginations auraient personnifié en eux un exemple de vertu ; et de sagesse supérieure à celle que l’on voit pratiquer aujourd’hui, et vous vous seriez élevés par l’exemple que vous vouliez imiter. En respectant vos ancêtres, vous auriez appris à vous respecter vous-mêmes. Vous n’auriez pas préféré de regarder le peuple de France comme n’étant né que d’hier, comme une nation de misérables qui auraient été plongés dans la servitude, jusqu’à l’an premier de la liberté (1789), qui les a émancipés[1]. Vous n’auriez pas, en fournissant, aux dépens de votre honneur, aux apologistes que vous avez ici, une excuse pour vos fréquentes et énormes fautes, consenti à être regardés comme une bande d’esclaves marons, tout-à-coup échappés de la maison de la servitude, et par conséquent excusables d’abuser de la liberté à laquelle vous n’étiez pas accoutumés, et à laquelle vous n’étiez pas propres. N’aurait-il pas été
- ↑ N’en est-il pas encore de même aujourd’hui pour certaines gens qui, par exemple, ne font remonter la gloire de nos armes, la valeur de Das guerriers, l’honneur national, enfin, qu’aux campagnes de la révolution ? Pour ces gens-là, le peuple de France n’est toujours né que d’hier.(Note de l’Éditeur.)