responsable, comme un serviteur ; il sera temps seulement alors que je leur produise la loi positive qui affirme qu’il ne l’est pas[1].
La cérémonie de destituer les rois, dont ces messieurs parlent si à leur aise, peut rarement, si même elle le peut jamais, avoir lieu sans le secours de la force. Cela devient alors l’affaire de la guerre, et non pas de la constitution. Les armes commandent aux lois, et les réduisent au silence : les tribunaux sont anéantis en même temps que la paix, qu’il n’est plus en leur pouvoir de maintenir. La révolution de 1688 a été obtenue par une juste guerre, dans le seul cas où une guerre, et surtout une guerre civile, peut être juste, justa bella quibus necessaria. La question de détrôner les rois, ou, si ces messieurs aiment mieux leur façon de parler, de les destituer, sera toujours ce qu’elle a toujours été, une question très-extraordinaire et totalement hors de la loi ; une question qui, comme toutes les questions d’État, roule plus sur certaines dispositions des esprits, sur certains moyens et sur des conséquences probables, que sur des droits positifs. De même que ces abus là ne peuvent pas être d’un genre commun, ce ne doit pas être non plus à des esprits com-
- ↑ Oui, mais il est trop tard de produire la loi, quand une Convention Nationale, une Chambre des Représentans ou toute autre asserablée factieuse s’est déclarée en permanence, et s’attribue le droit d’abroger toutes les lois anciennes, d’en faire de nouvelles, de leur donner même un effet rétroactif. À quoi servit-il au vertueux Malesherbes, au courageux Desèze de produire la loi qui déclarait le roi (Louis XVI) inviolable ?(Note de l’Éditeur.)