Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.

établi par les lois du royaume ; et en même temps que ce prince exécute, comme il le fait, les conditions du pacte de la souveraineté, il possède sa couronne en dépit du choix de la Société de la Révolution, qui, à la prendre individuellement ou collectivement, n’a certainement pas dans son sein un seul droit de suffrage pour l’élection d’un roi, quoique, je n’en doute pas, ces messieurs ne voulussent bientôt s’ériger en collège électoral, si les choses parvenaient à un point de maturité qui leur fit espérer de réaliser leurs prétentions. La couronne passera successivement à la postérité du roi régnant, sans attendre leur choix, comme elle lui a été transmise.

On ne peut pas commettre une erreur de fait plus énorme, que de dire que le roi doit sa couronne au choix de son peuple. Quel que soit le succès que ces messieurs espèrent du subterfuge auquel ils pourraient avoir recours à cet égard, rien du moins ne pourra pallier le sens de leur déclaration pleine et formelle sur le principe qu’ils avancent « que le peuple a le droit de choisir ceux qui le gouvernent » ; principe qui est fondamental pour eux, et auquel ils s’attachent particulièrement. Toutes leurs insinuations perfides sur l’élection se rapportent à ce principe : et de peur que cette exclusion accordée au roi en faveur de son titre légal, ne passât pour une tirade de flatterie sous le masque de la liberté, le théologien politique établit dogmatiquement[1] que, par les principes de la révolution,

  1. P. 34. Discourse on the love of our Country, by Dr. Price.