Page:Réflexions sur la révolution de France.pdf/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur le trône par aucune forme d’élection du peuple ; ne vaut pas mieux, sous aucun rapport, que le reste de cette bande d’usurpateurs qui règnent, ou plutôt qui s’emparent du pouvoir sur toute la surface de ce pauvre globe, sans aucune sorte de droit ou de titre à la soumission de leurs sujets. La politique de cette doctrine générale, ainsi expliquée, est donc assez évidente. Il est clair que les propagateurs de cet évangile politique espéraient, qu’en exceptant ainsi le roi de la Grande-Bretagne, leur principe abstrait (le principe de la nécessité d’une élection du peuple pour que la magistrature souveraine soit légalement exercée) ferait d’abord une moins grande sensation ; mais, qu’en même temps, les oreilles s’habitueraient graduellement à l’entendre, et finiraient par le croire un principe fondamental, admis sans contestation. Pour le moment il n’agirait que dans une théorie, conservée dans les principes de l’éloquence de la chaire, et serait mise à l’écart pour un usage à venir.

Condo et compono quæ mox depromere possim.

Par cette politique, tandis que notre gouvernement est endormi, en le flattant par une réserve en sa faveur à laquelle il n’a aucune prétention, la sécurité qu’il a en commun avec tous les autres gouvernemens, bien loin que l’opinion soit une sécurité, la sécurité paraît. C’est ainsi que ces politiques agissent, tandis que l’on fait moins d’attention à leur doctrine ; mais lorsque l’on vient à examiner le sens naturel de leurs pa-