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habileté en finances ? Mais avant de faire aucune émission de ces indulgences financières, au moins ils auront soin d’acquitter leur promesse originaire ! – Si l’on a fait une estimation de ces biens, ou du montant de leurs charges, cela m’est échappé. Je n’en ai jamais entendu parler.

Ils ont fini par parler hautement, et ont dévoilé entièrement leur abominable fraude, en consacrant les terres de l’Église comme une hypothèque pour toute dette ou service quelconque. Ils ne volent que pour se donner les moyens de tricher ; mais bientôt après, ils détruisent eux-mêmes le double but de leur vol et de leur fraude, en proposant à l’occasion d’autres objets, des calculs qui font évanouir tout l’apparat de la force et de l’erreur. C’est à M. de Calonne que j’ai l’obligation des documens qui prouvent ce fait extraordinaire : il m’était en quelque façon échappé. Je n’avais assurément pas besoin de mettre en avant mon assertion sur la violation de l’engagement qu’ils avaient pris dans leur déclaration du 14 avril 1790. Il paraît aujourd’hui, par un rapport de leur comité, que la dépense du soutien de l’établissement religieux, tout réduit qu’il est ; que celles qui seront relatives à la religion, à l’entretien des religieux des deux sexes, réunis ou pensionnés séparément ; à toutes les autres dépenses de la même nature, qui retombent sur eux par la convulsion violente qu’ils ont excitée dans ces propriétés ; que tout cela enfin excède, de la somme énorme de deux millions sterling par an, les revenus des biens qu’ils