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cette science s’est agrandie dans la proportion de l’accroissement de son objet, la prospérité et la fortune des mations se sont accrues aussi avec l’accroissement de leurs revenus, et l’un et l’autre continueront à s’accroître et à fleurir autant et aussi long-temps que la balance entre ce qui est laissé pour encourager les efforts des individus et ce qui est levé pour les efforts ordinaires de l’État, portera à l’un et à l’autre une proportion convenable et réciproque, et qu’ils seront tenus dans une relation et une communication constantes. Et peut-être n’est-ce qu’à la grandeur des revenus et à l’urgence des besoins de l’État que l’on doit la découverte des vieux abus dans l’administration des finances, et la connaissance plus parfaite que l’on a acquise de leur véritable théorie ; en sorte qu’il serait possible qu’un moindre revenu fût une chose plus fâcheuse à une époque, qu’un plus grand ne l’aurait été à une autre, la richesse proportionnelle de l’État demeurant cependant la même. Dans cet état des choses, l’Assemblée Nationale trouva dans ses revenus des parties à conserver, d’autres à protéger et à administrer avec sagesse ; d’autres aussi qu’il fallait abroger et détruire. Je me bornerai à considérer quels sont les devoirs les plus simples qui se présentent à l’esprit d’un financier ordinaire ; et, dans la recherche que je vais faire de leur habileté financière, je bornerai là mes épreuves : je ne m’élèverai pas jusqu’aux modèles d’une perfection idéale, quoique leur présomption orgueilleuse soit bien propre à justifier des épreuves plus sévères.