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dans cette Société ; elles se seront plu à choisir la confrérie entière pour être l’instrument de leurs pieuses, résolutions, parce qu’elles sont du nombre de ces honnêtes politiques chrétiens qui aiment à répandre des bienfaits’et à cacher dans l’ombre la main qui les donne. Quelques bonnes raisons que je puisse avoir pour soupçonner leurs menées, je ne donnerai comme certain que ce qui est public.

Quant à moi, je serais très-fâché que l’on pût croire que j’eusse à ces actes aucune part, même indirecte. J’avoue que, conformément à l’usage général, je prends en particulier le plus vif intérêt à toutes les spéculations qu’enfante la scène politique de ce monde, soit dans le passé, soit dans le présent, soit dans l’antiquité, soit dans les temps modernes, soit dans la république de Rome, soit dans celle de Paris. Mais n’ayant pas reçu une mission apostolique universelle, n’étant qu’un citoyen, dont toutes les actions sont subordonnées à la volonté générale, je croirais faire une chose au moins déplacée et irrégulière, si j’ouvrais une correspondance en forme avec le gouvernement actuel d’une nation étrangère, sans l’autorisation expresse de celui sous lequel je vis.

Je voudrais d’autant moins me mêler d’une telle correspondance, que sous la dénomination d’un caractère aussi équivoque, on pourrait faire croire à beaucoup de gens qui ne sont pas familiarisés avec nos usages, que l’adresse en question est l’ouvrage de personnes réellement revêtues d’un caractère public, avouées par les lois de ce royaume, et autorisées par elles à agir