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Ou à qui doit-elle obéir ? Vous avez pris le loup par les oreilles ; et je vous félicite sur l’heureuse position que vous avez su vous procurer, et qui vous donne tout avantage pour délibérer librement, soit relativement à cette armée, soit à tout autre chose.

M. de la Tour-du-Pin est ministre et secrétaire d’État au département de la guerre : il est, ainsi que ses collègues en administration, un des plus zélés soutiens de la révolution[1], et un des admirateurs les plus chauds de la nouvelle constitution produite par ce grand événement. Son discours sur l’organisation de l’armée est important, non-seulement à raison de l’autorité de sa place et de sa personne, mais parce qu’il met’ en évidence la situation actuelle de l’armée de la France, et parce qu’il répand un grand jour sur les principes d’après lesquels agit l’Assemblée dans l’administration de cet objet dangereux. Il nous mettra, à portée de décider jusqu’à quel point il peut convenir à notre pays d’imiter la politique militaire de la France.

M. de la Tour-du-Pin se présenta le 4 juin 1790, pour rendre compte de l’état de son département, tel qu’il existe sous les auspices de l’Assemblée Nationale. Personne ne peut le connaître aussi bien ; personne ne pouvait l’exprimer mieux. Il dit, en s’adressant à l’Assemblée Nationale : « Sa majesté m’envoie aujourd’hui pour vous informer des nombreux désordres dont elle apprend chaque jour les affligeantes nouvelles.

  1. Il n’en fut pas moins guillotiné par les révolutionnaires ses successeurs, en 1794.(Note de l’Éditeur.)