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raient l’exactitude qu’elles requièrent, et quand leurs plans seraient parfaitement réguliers dans toutes leurs parties, il n’en résulterait qu’une vision plus nette et plus belle. Il est à remarquer que, dans un grand arrangement qui a le genre humain pour objet et pour but, ils n’ont rien fait qui soit appuyé sur quelque base ou sur quelque rapport moral ou politique, rien qui se rapporte aux affaires, aux actions, aux passions et aux intérêts des hommes. Hominem non sapiunt.

Vous croyez que je considère seulement cette constitution sous son rapport électoral, comme conduisant par degrés à l’Assemblée Nationale. Je n’entre pas dans l’examen du gouvernement intérieur des départemens, ni dans leur généalogie de communes et de cantons. Tous ces gouvernemens locaux doivent être, d’après le plan original, composés, autant que cela se pourra, de la même manière et d’après les mêmes principes que les assemblées électives. Ils sont tous, chacun pris séparément, des corps parfaitement compacts et circonscrits en eux-mêmes.

Vous ne pouvez manquer d’apercevoir dans ce plan, que son but direct est de partager la France en une variété de républiques, et de les rendre totalement indépendantes les unes des autres, sans aucun moyen constitutionnel de cohérence, de connexion, ou de subordination ; sauf tout ce qui pourra dériver de l’acquiescement qu’elles feront donner par leurs ambassadeurs, dans le congrès général de toutes ces républiques indépendantes. Telle est en réalité l’Assemblée Nationale ; et il existe dans le monde, j’en conviens, de pa-