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plus extraordinaire[1]. Dans une telle situation de choses, noms devons nous tenir sur nos gardes. Dans tous les changemens (s’il faut qu’il y ait des changemens), la circonstance qui contribuera le plus à atténuer les maux qui les accompagnent, c’est qu’en les admettant, ils rencontrent sans cesse dans nos esprits la même tenacité pour la justice et la même affection pour les propriétés.

Mais on objectera que cette confiscation qui a eu lieu en France, ne doit pas alarmer les autres nations. Ce n’est pas, a-t-on déjà dit, par un esprit inconsidéré de rapacité qu’elle a été dictée : c’est par l’effet d’une grande mesure de politique nationale, qui a été adoptée pour détruire les dangers d’une superstition invétérée et générale. C’est avec la plus grande difficulté que je puis séparer la politique de la justice. La justice est elle-même la grande et permanente politique de la société civile ; et lorsque, dans une circonstance quelconque, on s’en écarte d’une manière trop éclatante, il y a tout lieu de soupçonner que ce n’est nullement par un but politique.

Lorsque les hommes sont encouragés par des lois existantes, à adopter un certain genre de vie ; lorsque les lois les y protégent comme dans une occupation lé-

  1. V. deux livres intitulés : Einige Originalschriften des Illuminaten ordens. - System und Folgen des Illuminatenordens. Munchen, 1787.

    Ces deux livres sont comme le Cathéchisme des sociétés d’illuminés, ou sociétés secrètes qui infestent l’Allemagne, et dont l’un des adeptes vient de pratiquer la terrible doctrine, en assassinant Kotzebue.(Note de l’Éditeur.)