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bras vers eux, qui du haut de plus d’une chaire, recommandent leurs exemples, qui ont pour agréable, dans plus d’une de leurs assemblées périodiques, de correspondre publiquement avec eux, de les applaudir et de les exalter, comme des objets dignes d’imitation ; ceux qui reçoivent d’eux des gages de confraternité, et des drapeaux consacrés au milieu de leurs rites et de leurs mystères[1], qui leur suggèrent des lignes d’une perpétuelle amitié ; tous tant qu’ils sont enfin, ils choisissent pour le moment de faire toutes ces choses, celui même où le pouvoir, qui, d’après notre Constitution, jouit exclusivement de l’exercice du droit fédératif de ce royaume, peut trouver qu’il est expédient de leur déclarer la guerre.

L’objet de mes craintes n’est pas la confiscation de la propriété de notre Église, d’après l’exemple de la France, quoique je pense que ce ne fût pas un mal indifférent. Le véritable motif de ma sollicitude, c’est la crainte qu’en Angleterre on vienne jamais à regarder comme la politique d’un État, de trouver des ressources dans des confiscations de quelque espèce que ce soit, ou qu’une classe quelconque de citoyens puisse se croire autorisée à en regarder une autre comme sa proie naturelle[2]. Les nations s’enfoncent tous les jours de plus en plus dans l’océan d’une dette sans bor-

  1. Voyez les procédés de la Confédération à Nantes.
  2. L’auteur anglais cite, à ce sujet, quelques passages latins du Traité des Devoirs de Cicéron. Ces morceaux ont tant de apports avec ce qui c’est passé et ce qui se passe encore parmi nous, que nous croyons de-