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le louer d’avoir adopté un genre d’esprit et de mœurs plus conforme à la sainteté de ses fonctions.

Lorsque j’eus occasion d’aller en France, c’était presque à la fin du dernier règne. Le clergé, sous toutes ses formes, attira une grande partie de ma curiosité. Bien loin de recueillir contre ce corps des plaintes et des mécontentemens, comme j’avais lieu de m’y attendre, d’après quelques ouvrages que j’avais lus, je n’entendis aucune déclamation, ni publique, ni privée, si ce n’est cependant parmi une certaine classe d’hommes, peu nombreuse, mais bien active. Allant plus loin dans mes recherches, je trouvai, en général, le clergé composé d’hommes d’un esprit modéré, et de mœurs décentes ; j’y comprends les réguliers et les séculiers des deux sexes. Je ne fus pas assez heureux pour avoir des relations avec un grand nombre de curés ; mais, en général, je reçus les meilleures informations sur leurs principes de morale, et sur leur zèle à remplir leurs fonctions. J’ai été lié avec quelques personnes du haut clergé ; et j’ai eu sur le reste de cette classe les meilleures sortes de renseignemens. Presque tous ceux qui la composent sont des hommes de naissance ; ils ressemblaient à tous ceux de leur rang ; et lorsque j’y ai remarqué quelques différences, je les ai trouvées en leur faveur ; leur éducation était plus accomplie que celle de la noblesse militaire : en sorte qu’il s’en fallait de beaucoup qu’ils ternissent l’éclat de leur profession par leur ignorance, ou par quelque manque d’aptitude dans l’exercice de leur autorité. J’ai vu en eux, outre le caractère clérical, noblesse et franchise ; ils avaient