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pour conserver, ne peuvent pas exister dans une industrie découragée, dans des propriétés incertaines et dans un gouvernement destructif par essence. En vérité, quand je considère tout le royaume de France, la multitude et l’opulence de ses villes, la magnificence utiles de ses routes spacieuses et de ses ponts, l’avantage de ses canaux artificiels de navigation, qui établissent des communications si faciles entre les mers et les points les plus distans d’un continent d’une immense étendue ; lorsque je jette mes regards sur les merveilleux ouvrages de ses ports et de ses bassins, et sur tout l’éclat de sa marine, soit militaire, soit marchande[1] ; lorsque je passe en revue le nombre de ses fortifications construites sur des plans si hardis et si savans, si dispendieuses dans leur construction et dans leur entretien, qui présentent de tous côtés à ses ennemis des points de défense armés et des barrières impénétrables ; quand je me rappelle combien est petite l’étendue de ses terres incultes, proportionnellement à celle du royaume entier, et à quel degré de perfection a été portée la culture d’un grand nombre des meilleures productions de la terre ; lorsque je réfléchis sur l’excellence de ses fabriques et de ses manufactures, qui ne le cèdent qu’aux nôtres, et qui même ne leur cèdent pas sur certains articles ; lorsque je contemple ces grandes fondations de cha-

  1. Les soins les plus empressés de Louis XVI étaient pour la prospérité de sa marine ; et, sans la révolution, la France n’eût bientôt plus eu de rivale à redouter sur mer.(Note de l’Éditeur.)