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sent sûrs, à 24,670,000 âmes. Mais était-ce là le dernier terme probable de la progression sous l’ancien établissement. Le docteur Price pensait qu’en cette année le progrès de la population en France était parvenu à son acmé, ou plus haut période. Je me soumets bien plus volontiers à l’autorité du docteur Price dans ces spéculations, qu’à sa politique générale. Cet auteur, en parlant des données de M. Necker, est très-convaincu que, depuis l’époque où ce ministre a fait ses calculs, la population de la France s’est augmentée rapidement, si rapidement même, que rien ne pourrait le faire consentir à fixer le taux où était la population de la France en 1789, au-dessous de 30,000,000. En rabattant beaucoup (et je crois qu’on doit le faire ) des calculs exagérés du docteur Price, je ne doute aucunement que la population de la France ne se soit augmentée considérablement pendant la dernière époque. Mais, en supposant que cet accroissement ne soit que la différence de 24,670,000 à 25 millions, et cela dans une progression croissante, sur un sol qui a environ vingt-sept mille lieues carrées, ce n’en est pas moins immense. C’est, par exemple, beaucoup plus en proportion que la population de cette île, ou même que de celle de l’Angleterre, la partie la plus peuplée des trois royaumes unis.

Il n’est pas universellement vrai que la France soit un pays fertile ; elle a des espaces considérables qui sont stériles et qui sont exposés à d’autres désavantages naturels. Dans les parties les plus favorisées de ce territoire, le nombre de la population est en rapport,