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ter toute la charge du déficit sur le clergé. Cependant, en accordant tout cela, un besoin de 2,200,000 liv sterling ne peut pas justifier une confiscation qui se monte à 5,000,000 sterling. Une imposition de 2,200,000 livr. sterling sur le clergé, comme partiale, aurait été oppressive et injuste ; mais elle n’aurait pas été totalement ruineuse pour lui ; et c’est pour cela qu’elle n’aurait pas répondu au véritable dessein des conducteurs de l’entreprise.

Les personnes qui ne sont point familiarisées avec les affaires de France pourront peut-être croire, en entendant dire que le clergé et la noblesse étaient privilégiés à l’égard des impôts, que ces deux corps, avant la révolution, ne contribuaient en rien aux charges de l’État : ce serait une grande erreur[1]. Certainement ils ne contribuaient pas également l’un et l’autre, et aucun des deux ne contribuait également avec le Tiers-État ; mais cependant ils supportaient tous deux beaucoup de charges. Ni le clergé, ni la noblesse, ne jouissaient d’aucune exemption pour les droits prélevés sur les consommations, sur les droits de douane, ni sur une infinité d’autres impôts indirects, qui, en France, ainsi qu’ici, sont pour le public une partie si considérable de tous les paiemens. La noblesse payait la capitation ; elle payait aussi un landtax, appelé vingtième. Ces vingtièmes ont été quel-

  1. Erreur qui dure pourtant encore, et que ne cesse de fortifier la secte révolutionnaire auprès des générations nouvelles qui n’ont aucune idée de notre ancien, gouvernement.(Note de l’Éditeur.)