hommes n’ont point de droits à ce qu’ils possèdent sous l’empire de la loi, de l’usage, des jugemens des tribunaux, et de la prescription accumulée d’un millier d’années. Ces messieurs disent que les ecclésiastiques sont des personnes fictives, des créatures de l’État ; qu’ils peuvent les détruire à plaisir ; et, d’eux-mêmes, les limiter et les modifier en tous points ; que les biens qu’ils possèdent ne sont pas proprement les leurs, mais qu’ils appartiennent à l’État qui a créé la fiction ; et que, par conséquent, nous ne devons pas nous inquiéter de ce qu’ils peuvent souffrir dans leurs sentimens et dans leurs personnes, à l’occasion de ce qui ne frappe que sur leur caractère altérable. Qu’importe sous quel nom vous injuriez et vous dépouillez des justes émolumens de leur profession des hommes qui s’y étaient engagés, non-seulement par une simple permission, mais par un encouragement de l’État, et qui, d’après la certitude qu’ils supposaient à ces émolumens, avaient contracté des dettes, et avaient conduit une quantité de personnes à dépendre entièrement d’eux[1] !
Vous n’imaginerez pas, Monsieur, que je me dispose à honorer d’une longue discussion cette misérable distinction des personnes. Les argumens de la tyran-
- ↑ Nos Solons modernes des coteries philosophiques se récrient conte les ecclésiastiques qui font de leur ministère un moyen d’existence ; comme si un ecclésiastique n’avait pas, comme un juge, un avocat, un notaire, un médecin, consacré douze à quinze ans de sa vie à des études préliminaires pour se faire un état !(Note de l’Éditeur.)