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quelle Burke acquit la jolie maison de Beaconsfield, qu’il a conservée le reste de sa vie. Ainsi, par sa reconnaissance et son affection pour le marquis de Rockingham, il se trouva engagé dans le parti ministériel, ce qui ne l’empêcha nullement de se montrer favorable aux mesures populaires. Les mécontentemens qui s’élevaient en Amérique, commençaient à intéresser toute la nation anglaise. Le premier discours de Burke au Parlement eut pour objet les inconvéniens de la taxe du timbre, et fut admiré comme un morceau d’éloquence supérieure. D’après son avis, on prit le moyen terme de révoquer la loi en question, en établissant, toutefois, par une déclaration, le droit qu’avait la Grande-Bretagne de taxer l’Amérique. Ce moyen écartait une difficulté présente, mais laissait aux ministres suivans la tentation de renouveler un projet qui, évidemment, donnerait lieu aux mêmes contestations et aux mêmes risques. Quoi qu’il en soit, on approuva beaucoup la révocation de l’impôt du timbre, et elle allait entraîner d’autres mesures semblables, lorsqu’après une courte durée, le ministère du marquis de Rockingham fut obligé de céder la place à celui de lord North. Burke termina ses travaux officiels par un Tableau du dernier Ministère, tracé avec force et simplicité ; puis il reprit son poste dans la Chambre des Communes, et se fît remarquer parmi les membres attachés à l’ancien ministère. Nous ne le suivrons pas dans sa conduite comme un des chefs de l’opposition ; nous ne parlerons que d’un de ses écrits politiques qui, à la même époque, produisit une grande sensation. Cet écrit avait pour titre : Réflexions sur la cause des mécontentemens actuels. Il y attribue tous les malheurs, toutes les fautes du gouverne-