la cause de l’humanité, quand je vois rester impunis les outrages des hommes les plus pervers. Mais telle est la tournure d’esprit basse et dégénérée de certaines gens, qu’ils regardent avec une sorte de soumission, et admirent les rois qui savent régner avec fermeté, étendre une main rigide sur leurs sujets, maintenir leurs prérogatives, et par la vigilance active d’un despotisme sévère, se tenir en garde contre les approches de la liberté ; ce n’est pas contre de tels monarques qu’ils élèvent jamais la voix. Déserteurs de tout principe, enrôlés sous l’étendard de la fortune, ils ne voient jamais aucun mérite dans la vertu souffrante, ni aucun crime dans l’usurpation heureuse[1].
Si l’on avait pu parvenir à me démontrer clairement que le roi et la reine de France (je veux dire ceux qui l’étaient avant le triomphe), étaient des tyrans cruels et inexorables, qu’ils avaient concerté un plan pour massacrer l’Assemblée nationale (et je crois avoir vu quelques insinuations de ce genre dans certains ouvrages), je trouverais leur captivité juste : Si cela est vrai, on aurait dû encore aller plus loin, mais en s’y prenant d’une autre manière.Le châtiment des vrais tyrans est un acte de justice noble et imposant, et c’est avec
- ↑ Qui ne reconnaît à ces traits, prophétiquement tracés, les effrontés accusateurs de Louis, ses juges aussi impudens que criminels, rebelles sous un prince débonnaire ; soumis, valets et plats flatteurs sous un Napoléon ; enfin, redevenus insolens, libéraux, et bientôt... mais ne prophétisons pas ; écrions-nous plutôt avec Joad :
Auras-tu donc toujours des yeux pour ne point voir,
Peuple ingrat ? .....(Note de l’Éditeur.)