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Nous croyons pourtant que, semblables aux premiers enthousiastes de la révolution, ils sont plutôt égarés que corrompus. Nous leur offrons donc avec confiance les cris d’alarme d’un véritable ami de la liberté, d’un ennemi déclaré de la tyrannie, soit qu’elle se présente sous le manteau doré d’une monarchie absolue, soit qu’elle traîne les haillons d’une absolue démocratie. Oui, il doit plaire à tous les gens raisonnables, celui qui, en cent endroits de ses ouvrages, plaide éloquemment la cause des Gouvernemens mixtes, et qui proscrit également « le despotisme anarchique et barbare de la Turquie, sous lequel, dit-il, la race humaine se fond et s’anéantit dans les langueurs d’une paix pire que les ravages de la guerre, et le despotisme anarchique des démagogues, qui, séduits, comme les Péliades, par les perfides conseils de la Médée révolutionnaire, égorgent les hommes pour les rajeunir, et versent tout le sang d’un peuple pour le régénérer ! »

Instruit par de longues études de l’histoire, et surtout par celle des révolutions de sa patrie, Burke