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prédictions, qu’il a été appelé le prophète de la révolution[1]. »


La traduction que nous devons à M. Dupont, intendant de la marine à Toulon, magistrat recommandable, trop tôt enlevé à son pays, à sa famille et à ses nombreux amis, fut faite sous les yeux mêmes de Burke, à la fin de l’année 1790. L’auteur anglais corrigeait lui-même ce qui ne lui semblait pas assez expressif, comme nous en avons la preuve sur les manuscrits du traducteur, restés entre les mains de madame sa veuve. M. Dupont sacrifia souvent son goût aux désirs de son ami ; et c’est à cette condescendance qu’on doit attribuer les tournures de phrases plus anglaises que françaises, et quelquefois peu intelligibles, qui se rencontrent dans cette traduction.

M. Dupont, mu par l’amour seul du bien public qui l’anima toujours, eut le courage de revenir à Paris, d’où nos premiers troubles l’avaient éloigné, pour faire imprimer son ouvrage. Dix-huit éditions furent publiées dans un espace de temps très-court, et ce prodigieux succès fut la douce et la seule récompense de son zèle désintéressé ; il n’avait d’autre but que de répandre des vérités utiles, au

  1. Extrait des Observations sur les Quatres Concordats, par Bernardi, pag. xvii. (Paris, A. Egron.)